complicité
Et si mon meilleur ami ou ma meilleure amie m’appelait un jour, en pleine nuit (!) pour me demander un service de toute urgence, déjà, est-ce que je répondrais à mon téléphone ? Et si oui, est-ce que je me lèverais en sautant hors du lit pour enfiler le plus rapidement possible quelques vêtements ? Et me dépêcher d’aller la (on va dire que c’est ma meilleure amie, pour simplifier) retrouver chez elle ou là où elle m’aura donné rendez-vous, peu importe l’endroit précis. À vrai dire, ça dépend un peu de l’heure qu’il serait et de comment je me sentirais. Parce que bon, faut pas pousser. En même temps, si c’est ma meilleure amie, un appel en pleine nuit, ça veut dire que c’est important. Ça n’est pas son genre d’appeler comme ça.
Bon, admettons que j’aille au rendez-vous. Et là, elle m’apprend qu’elle a tué quelqu’un. Probablement par inadvertance. Certainement pas par préméditation. Ça s’est passé comme ça, un malentendu. Peut-être une crise de jalousie avec son amant. Oui, parce que ça serait son amant. Je n’ai pas de meilleure amie mariée, en même temps. Donc, ce serait la victime, son amant qui serait marié et tellement pas libre que ça aurait pu être un prétexte, un déclencheur à une crise si forte qu’elle aurait abouti au drame. Celui que je serais en train d’apprendre. Elle me dirait « c’est un accident ». Même si elle l’avait tué de plusieurs coups de couteau après l’avoir étranglé et lui avoir arraché les ongles. Et moi, je serais obligé de la croire. Quand on est amis…
Et elle me demanderait de l’aider à trouver une solution. Dans les séries télévisées, elle m’aurait dit que le mieux, ce serait qu’elle se dénonce et moi, j’essaierais de la convaincre que non, qu’on allait cacher le cadavre et tout et tout. Mais là, à trois heures du matin, elle a fait une connerie alors, je suis en droit de lui dire : « D’accord, on appelle la police » car moi, je ne voudrais pas être mêlé à un homicide. À un amanticide. « Et tu te dis mon meilleur ami ? » « Ben non, c’est toi qui dis que je suis ton meilleur ami ! » Sincèrement, est-ce que je l’aiderais ? Non, je pense que j’irais me recoucher et que je lui conseillerais d’appeler son deuxième meilleur ami. Quelqu’un d’autre, qui serait mieux capable que moi de l’aider à cacher un cadavre.