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30 avril 2015

coup de fourchette

Les celles et ceux qui sont comme moi, toujours à l’affût d’apprendre le pourquoi du comment de tout plein de choses qui nous entourent, j’ai envie de dire bravo et bienvenue au club. Et merci d’être venus assister à ma conférence du jour. Même si vous n’êtes pas nombreux, ce n’est pas la quantité qui compte, non, non, c’est la qualité, bien sûr et question qualité, vous vous posez un peu là. Je n’en dis pas plus mais je n’en pense pas moins et tout ce genre de choses qu’on dit quand on veut flatter les gens pour qu’ils s’intéressent un tant soit peu à vous.

Le propos du mien, aujourd’hui, et vous l’allez voir, je ne vais pas y aller avec le dos de la cuiller, c’est pourquoi on a commencé à se servir de fourchettes, à table. Mais pas seulement pourquoi. Quand, aussi. Parce que sinon, ce serait un peu trop incomplet (veston) et quand c’est incomplet, ça fait un peu négligé. Même avec une cravate. Cela dit, on n’est pas là pour critiquer l’aspect vestimentaire de quelques-uns d’entre vous, ce ne serait pas correct, devant tout le monde.

Or donc, je disais qu’autrefois, on mangeait avec les mains. Même les pieds de porc panés. Parce que la fourchette, qui existait déjà, bien plus grande que celle qu’on connaît de nos jours, elle n’était là que pour le service, pour piquer dans les viandes et harponner les légumes récalcitrants. Et c’est seulement sous Henri III (et ses mignons – de porc ou de veau, c’est selon) que l’usage de la fourchette devint indispensable et ce, de toute urgence.

Car c’est Henri III qui lança la mode des fraises, vous savez, cette espèce de collerette blanche et rigide plus handicapante qu’utile car elle était très encombrante et empêchait de manger avec ses doigts. Ou alors avec ceux du voisin mais ça, c’est comme de s’échanger les chewing-gums, il faut être sacrément intime pour se permettre une telle audace. Alors, il y a un mignon qui a dû se souvenir d’un moment particulièrement plaisant pour lui, comment dire, quand il s’était fait embroché, quoi….

Excusez-moi, j’ai la gorge sèche, j’avais besoin de boire un peu d’eau. Donc, le mignon en question, il a eu l’idée à la fois géniale et simple pour ne pas dire limite bête d’utiliser de la fourchette de service comme un prolongement de son bras et ainsi, il a conservé sa fraise bien blanche et cela donna des idées à tous les autres convives et de fil en aiguille (si je puis me permettre cette image plus qu’audacieuse), tout le monde s’y est mis. Et quand tout le monde s’y met, à la cour, ça fait un peu orgiaque mais pas tout le temps et le côté propre de la chose est même descendu jusque dans le peuple. Prions seulement pour que cette mode de la fraise ne revienne jamais.

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