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11 mars 2015

agressions multiples

En choisissant ce spectacle, en juin dernier, au Pin Galant et en y allant, hier soir, avec Isabelle, ma cousine préférée, je ne pensais pas subir autant d’agressions. Au point que j’aurais volontiers écrit agrrrrresssssions avec plein de R et plein de S. En tout cas, la soirée a mieux commencé qu’elle ne s’est terminée mais jamais, au grand jamais, je n’ai autant subi un spectacle sans pouvoir m’en échapper. Je n’ai pas voulu planter Isabelle, pensant qu’elle, elle y trouvait son compte et en plus, en m’asseyant à la place que j’avais louée, j’ai eu un second mauvais pressentiment : comment allais-je pouvoir partir si j’en avais envie puisque j’étais au milieu d’une rangée ?

Le premier mauvais pressentiment, ce fut après le dîner : en déambulant dans le hall de l’espace culturel, j’ai pu lire des reproductions de coupures de presse sur le spectacle et les photos, de mauvaise qualité (à l’image du show ?) et les critiques que j’ai pu voir et lire m’ont fait craindre le pire. Je n’aimais ni le look des membres de la bande ni les propos qui annonçaient beaucoup de rock, beaucoup de bruit. Mais bon, quand on choisit un spectacle, on assume et on va le plus loin possible à défaut d’aller jusqu’au bout. Mais Dieu que j’aurais mieux fait de rester couché, hier soir. Ou, plus simplement, d’aller me coucher de bonne heure, avec les poules.

Ce spectacle a débuté par un court métrage présentant la troupe dans des playbacks et des air-morceaux de musique. Le tout, enrobé d’images présentant des gens qui se soulent, qui se droguent, qui rotent, qui pètent et qui se vautrent dans une espèce de stupre suranné et mille fois vu et revu. Ça n’a duré que deux ou trois minutes mais Dieu combien deux ou trois minutes peuvent sembler longue comme une éternité. Ensuite, toujours sur écran, une espèce de jeu concours avec quatre questions et des propositions de réponses multiples, le tout sous un enrobage humoristique assez réussi, je dois dire. Mais bon, on n’est pas venu pour voir des films.

Ensuite, pendant plus de dix minutes, une dame a ramassé les coupons réponse de pleins de spectateurs qui ont vraiment joué le jeu. Sans autre action. Et là, c’était long comme dix éternités. J’avais déjà envie de partir mais contre mauvaise fortune, bon cœur, je me suis dit que j’allais attendre que le véritable spectacle commence. J’aurais mieux de ne pas espérer ça car quand ça a commencé, ce fut le départ pour plus d’une heure quinze de débauche de bruit, de lumières et de vulgarité. Je me suis senti agressé tout le temps, sans cesse et j’en ai même attrapé mal au crâne, j’aurais mieux fait d’aller attendre Isabelle dans la voiture, tiens.

Je me suis senti agressé de multiples façons : d’un point de vue sonore (trop de décibels), visuellement (trop de projecteurs en mode stroboscopique face à nous) ; musicalement car le son trop fort déformait tout et trop de rock violent à fond, ça crève les tympans ; civiquement car sur scène, trop d’ »enculé », de « ça me casse les couilles », de « bordel de merde », à un moment, y en a marre et intellectuellement car il n’y avait rien dans ce spectacle. Rien de neuf. Que des choses archi déjà vues. Et moi, j’ai abdiqué tout de suite sans faire aucun effort, je le reconnais. Mais bon, pourquoi en faire face à autant de violence et de fureur. 

Si l’idée de base peut être bonne, il en faut du talent puissance dix pour renouveler le genre et présenter quelque chose de bonne facture. Là, ça faisait appel aux instincts les plus primaires du public, majoritairement plus jeune que moi à quelques exceptions près : alcool, drogue, sexe, costumes délirants mais pas très originaux, doigts d’honneur et tout le bazar. Ça oui, ça bouge autant que le son est fort mais franchement, peu de tableaux présentés sont beaux et agréables à l’oreille. Tout est dans la démesure, la caricature outrancière et tout passe en force. Peu importe si on blesse des gens au passage. Et comme la majorité du public réagit bien, ma foi…

Airnadette… Un air band… pour celles et ceux qui ne savent pas de quoi il retourne, ça vient du phénomène de l’air guitar : activité qui consiste à mimer le geste d’un guitariste sans avoir l’instrument en mains. Et tout le spectacle repose sur cette idée (?) : tout est en playback sur un mélange de tous les styles de musiques et de chansons. Avec une préférence pour le rock bruyant. Peut-être qu’il n’y a pas que la masturbation qui rend sourd : la connerie, aussi. Et du coup, on impose beaucoup de bruit pour rien au public. J’en suis reparti fâché et complètement épuisé. Avec des séquelles de migraine jusqu’à ce midi. Passons à autre chose, d’accord ?

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