Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
C'est écrit
1 juillet 2014

Mireille

On la croyait exilée dans des contrées lointainement sino-soviétiques mais non, elle est encore là et elle sera même tout proche de moi, en fin d’année puisqu’elle vient fêter son jubilée de chansons en France et en particulier, à Mérignac, au Pin Galant. Mais je ne me suis pas laissé séduire par cette bonne vieille sirène de Mireille Mathieu. Sur la photo du programme de la saison prochaine, on dira qu’elle a une bonne grosse trentaine d’années réjouie, la petite Mireille avé son assent du sud et ses R qui roulent dans la farine tous ceux de son public. Mais non, moi, je n’aime pas l’idée d’aller la voir ni l’écouter. Parce que, je pense, il y a loin de la croupe aux lèvres. Ça ne veut rien dire par rapport à Mireille Mathieu mais c’est la phrase qui m’est venue à l’esprit, comme ça, sans réfléchir. Sans doute une forme de mimétisme. Parce que je me sens un peu fatigué, en ce début d’après-midi et parce que je suis plus éponge quand je suis dans cet état-là que dans mon état qu’on pourrait qualifier de plus normal.

Non, à vrai dire, je l’aimais plutôt bien, notre Mireille à peine vieillissante qui doit juste avoir ce qu’il faut comme pattes d’oie et probablement pas autant que le pas d’oie dont elle a pu mesurer les qualités en tant qu’invitée quasiment permanente de régimes orientaux mais néanmoins douteux car plus dictatoriaux que libertaires. Peut-on lui en vouloir d’être allée s’assurer des triomphes là où on voulait encore bien d’elle ? Je comprends qu’on puisse ne pas se passer des applaudissements et qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse. Elle a choisi ou elle s’est cru obligée de choisir et aujourd’hui, on a l’impression qu’elle revient au pays pas du tout comme la fille prodigue mais comme une espèce de Pomponnette qui serait allée se frotter à d’autres maîtres que ceux qui lui ont donné sa chance. Elle fut un peu la représentante de la France à l’étranger pendant des années voire plusieurs décennies mais aujourd’hui, quelle France représente-elle ? Celle qui donne l’impression de ne plus très bien savoir qui elle est ?

Normalement, elle devrait forcer le respect comme tout artiste de son acabit (on ne prononce pas le « t » final, Mireille, sinon, ça devient douteux… surtout dans ta bouche)… Oui, le pire, c’est que moi, je l’aimais bien et je l’ai même déjà vue sur scène dans les années 80, au Palais des Congrès de Paris où elle emportait encore des salles combles et probablement comblées. Mais là, cette année, même si je me suis un peu tâté (non, je n’ai pas besoin d’un coup de maing, Mireille, non, merci), je n’ai pas hésité longtemps, je n’irai pas la revoir au Pin Galant de Mérignac. Cette année, pas de vieille chanteuse ni de vieux chanteur à mon palmarès de la chanson personnel. Point d’honneur transi, comme disait un certain poète, je boude la grande variété patrimoniale au moins jusqu’à la saison suivante, celle de 2015/2016. Et pourtant, je suis sûr que ça ne m’aurait pas déplu d’entendre certains refrains pour lesquels il ne faudrait pas beaucoup me pousser pour que je les fredonne naturellement, comme si je les avais entendus hier matin. Merci, Mireille, je ne viendrai pas à votre anniversaire.

Publicité
Publicité
Commentaires
C'est écrit
Publicité
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 199 342
Archives
C'est écrit
Publicité