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23 février 2014

Cotorep primeurs

On sait qu’il faut être un peu chrétien dans la vie et faire attention aux autres, surtout aux plus démunis que soi mais il y a des moments mais pardon, vive la France et moi, j’ai envie d’en remettre quelques-uns à leur place, c’est-à-dire loin de la mienne car il y en a, j’en connais, qui abusent de leur situation de personne âgée ou de pauvre pour profiter de certains autres, qui ont le cœur sur la main et qui ont une patience que je suis loin d’avoir. Et encore une fois, qui heurte mon âme de justicier. Je déteste ceux qui passent à travers la file d’attente à la boulangerie, sous prétexte de regarder la vitrine de sandwiches et de viennoiseries déjà prêts. Et au passage, quand on demande à qui le tour, ils se font servir alors que vous, poliment, vous attendiez le vôtre. Et là, je regrette de ne pas être un sénateur romain comme dans Pompéi, qui se permet de faire comme s’il était un dictateur auquel personne ne résiste. Sauf les héros comme Milo, dans le film. Mais des personnages comme lui, ça n’existe pas dans la vraie vie.

Tiens, par exemple, encore tout à l’heure, deux exemples en dix minutes rien qu’en arrivant au marché de la place Pey Berland, comme tous les dimanches matin. J’aime bien y aller de bonne heure, à 9h30, avant qu’il n’y ait trop de monde et que l’attente pour se faire servir peut alors durer jusqu’à vingt minutes voire plus. Comme par hasard, la vieille italienne qui se fait passer pour à moitié impotente (very impotente people) qui arrive toujours dans les premiers (souvent, je suis là avant elle) mais qui ne sait pas attendre. Même si le banc n’est pas installé, elle se fait quand même servir. Et s’il y a déjà du monde, elle prend son air de petite vieille et se sert et passe devant tout le monde parce qu’elle est fatiguée. Et chaque dimanche, elle ne sait pas demander des champignons, non, il faut qu’elle demande des funghi. Chaque semaine. Et moi, si j’étais une des vendeuses, je ferais comme si je ne comprenais pas. N’empêche, qu’une fois servie, elle cavale avec son caddie jusqu’à chez nous, elle habite au troisième et moi, au cinquième. Mais moi, je suis une teigne, si je suis en avance, je ne l’attends pas pour lui ouvrir et lui tenir la porte.

Et que dire de ce misérable, de ce vieil homme avec une canne et un petit caddy ? Chaque dimanche, il vient, il sort un sac plastique de ses affaires et l’offre à Patricia, la patronne. Enfin, il l’offre… il lui donne, il lui impose. Ce matin, elle n’avait pas le temps, il le lui a mis à l’arrière du camion et ensuite, il est allé se choisir ses fruits, pas de légumes, juste des fruits. La patronne, l’autre fois, elle m’expliquait qu’il lui donne des produits genre beurre mais périmé et en échange, normalement, elle lui donne quelques fruits. Mais lui, depuis quelques temps, pendant qu’elle ferme les yeux parce qu’elle est gentille, il se sert directement, il choisit et il se ressert et il fait le tour du banc et en revenant à son caddy, il se ressert encore une fois et là, ce matin, je suis sûr qu’il a pris plus de trois kilos de pommes, d’oranges, de kiwis et que sais-je encore ? Et si un fruit ne lui plaît pas, il le remet dans la cagette. Franchement, ce n’est pas un peu abuser du monde, ça ? Moi, pourquoi j’en n’en ferais pas autant, hein ? Dites-le moi donc. Moi aussi, je pourrais être Cotorep des fruits et légumes et les avoir gratos. 

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