débit de poissons

Je ne sais pas si vous le savez mais je suis là pour vous l’apprendre, si vous ne le savez pas et pour vous le remettre en mémoire, si vous l’avez su mais et que vous l’avez évidemment oublié. Sachez donc, qu’il n’y a aucun saint pour les poissons, les coquillages ni les mollusques. Il n’existe ni Saint Calamar, ni Sainte Palourde, ni Sainte Barbue et pourtant, il existe des saints qu’on représente avec une certaine pilosité faciale mais rarement des saintes. C’est pour ces saints barbus qu’on a inventé le trait d’esprit, désuet peut-être mais toujours efficace : poil au saint.

Il est donc plus que probable que celui qui était en charge de remplir le calendrier, était un jeune homme embauché en tant qu’intérimaire, d’origine anglaise et qui était venu perfectionner son français auprès d’un Dieu qui n’avait pas assez de ses deux mains pour tout faire sans avoir des auréoles sous les bras aussi. Et le petit John Dory (fort, pourtant), assis à sa propre droite n’en faisait parfois qu’à sa tête avait décidé que des saints poissons, il n’en avait rien à fish. Et du coup, on n’en a pas. Et ce n’est pas maintenant qu’on va en avoir. Vu qu’on ne sait plus à quel saint se vouer.

Moi, à sa place, j’aurais pourtant fait ce qu’on m’aurait demandé. Je me serais renseigné et j’aurais appelé le syndicat des produits de la mer et même si j’avais eu du mal à les joindre par téléphone, j’aurais insisté jusqu’à ce que j’aie réponse à mon questionnaire. Mais il est bien connu que très souvent, il est quasi impossible de joindre quelque poisson que ce soit car soit, ils barbotent quand ils ne nagent pas en eaux troubles, soit ils sont déjà en ligne et là, si en plus, il y a de la friture, ce n’est plus la peine d’insister, c’est mort.

Pourtant, j’étais prêt à être tout ouïes pour prendre en note leurs doléances sur quel poisson sanctifier et tel autre béatifier. Bien sûr, je ne parle pas de quel poisson crucifier car à part éventuellement les poulpes, je ne vois pas lesquels pourraient être mis sur une croix. Et encore, même les tentacules, ça m’étonnerait que ça tienne. C’est sans doute pour ça qu’on a inventé le barbecue et le carpaccio qui restent encore les deux meilleures manières de martyriser des poissons. Surtout pour les manger après. Ce qui ressemble plus à un sacrifice païen qu’à un rite cultuel.

Quoiqu’il en soit, s’il n’y a pas de Saint Bar (sauf dans les Antilles), ni de Sainte Morue (quelle injustice quand on voit le nombre de Sainte Nitouche), on peut toujours regarder dans l’annuaire quels sont les poissons qui ont le téléphone. Ça aussi, ça peut occuper pas mal quand on ne sait pas quoi faire de ses nageoires. Oui, j’avoue que ce billet est un peu congre, mais je n’avais pas trop l’anchois, je l’ai écrit comme ça, d’un jet et moi, je le trouve m’hareng quand même surtout qu’il n’y a aucune vulgarité, il est de bon thon et comme flétan que j’arrête, allez, sur ce, chalut !

Comments

[monjany]

Alors on oublie le principal dans les seins poisseux, le saint Pierre , hormis lui moi je seiche, à l'encre.



Décidément ce blog joue le rôle de groodt en train, à suivre.

[Ptitebill]

Et je fais comment, moi, après tout ça, pour écrire un commentaire potable dans toute cette eau bouillonnante? Impossible, je suis muette....comme une carpe!