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15 décembre 2013

sans Wi-Fi fixe

Hier matin, je suis parti au parking Pey Berland Saint Christoly pour aller y chercher ma voiture car le samedi, je ne prends pas le tram pour aller travailler, je commence trop tôt et du coup, je suis obligé de me débrouiller. En même temps, comme le samedi, il y en a moins même en journée, quand je débauche, je monte dans ma voiture et je rentre bien plus vite que si j’étais en transports en commun. Bref, il était 3h25 et j’arrive vers l’accès au parking via les ascenseurs du côté de la place Jean Moulin et comme bien souvent, je m’attends à voir un sans-abri avec un ou plusieurs chien(s) et je fais toujours attention à ne pas faire de bruit pour ne réveiller ni le maître, ni l’animal (les animaux), chacun a droit au sommeil des justes. Et là, quelle ne fut pas ma stupeur de ne voir qu’un seul chien, totalement endormi. Mais pas le maître. Emmitouflé dans des vêtements chauds, une espèce de duvet, avec un bonnet sur la tête, il surfait sur Internet face à son ordinateur portable posé à même le sol. Ça m’a d’abord semblé incongru mais, en y réfléchissant plutôt bien, ensuite, je me suis dit pourquoi pas ?

C’est vrai, ça. Pourquoi les SDF n’auraient-ils pas droit aux nouvelles technologies ? Ils ont bien le droit de communiquer entre eux via des téléphones portables ou des ordinateurs tout aussi portables ou des tablettes (on devrait leur dire que c’est plus pratique, moins encombrant et assez convivial). Ils ont le droit de ne pas être les oubliés de ces nouveaux outils de socialisation. Et ils ont même droit à se faire des rencontres via le Net. Bon, d’accord, pour les commandes en ligne, ça me semble un peu compliqué à mettre en place. Sauf via Amazon qui, lorsque ce sera en place pour les livraisons par drones, pourra les livrer juste au coin de leur carton ou de leur bouche d’aération de l’U-Express au bout de la rue. Ensuite, pour prendre des photos et les stocker, le virtuel, c’est plutôt bien. Comme ça, ils peuvent s’envoyer des images de leur recoin d’immeuble ou de leur dessous de pont. Vous imaginez les clochards d’antan qui ne connaissaient pas leur bonheur de pouvoir obtenir et utiliser ces appareils ? Franchement, c’est plus agréable d’être sans-abri de nos jours, avec toute la technologie dont on peut se servir.

Même pour les rencontres, on peut imaginer des sites de rencontre plus ou moins réservés aux SDF. Avec des échanges, des propositions de se rejoindre. Rendez-vous rue des 3-Conils, signe de reconnaissance, j’ai un gobelet en plastique noir, un chien marron et un panneau en carton avec « un euro, c’est pour manger, merci, sinon, un sourire » mais attention à ne pas confondre avec l’autre, un peu plus loin « je cherche un travail et de quoi manger. » Après, pour les moments d’intimité, il faut voir comment faire pour qu’ils puissent conclure leur plan. Tiens, c’est une idée à creuser, ça. Il va falloir que je me penche sur cette question. Mais là, j’ai trop froid, en rentrant du marché et je voudrais préparer mon repas, j’ai un cinéma à 13h, je ne voudrais pas rater cette séance de tout début de journée car ensuite, je voudrais profiter un peu de mon dimanche. On verra pour les autres après. Une autre fois. J’ai le temps pour penser à eux. Et voir ce que je peux faire. On ne peut pas être partout, on le sait bien. Sinon, ça se saurait. Bon, et puis de toute façon, ils ne sont pas complètement seuls, ils ont la possibilité de tweeter et d’avoir plein d’amis sur Facebook. Du coup, ça relativise, la misère, non ?

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Commentaires
U
en fait il ne leur manque que le Wifi et Cashemere pour se retrouver dans votre monde!
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