onze millions

Est-ce que c’est parce que je ne regarde pas les bonnes émissions, que je ne lis pas les bons journaux ou magazines ou que je n’écoute pas les bonnes stations de radio mais il y a quelque chose qui me turlupine et dans turlupine, il y a turlu, comme une turlutte, ce dont sont habitués ceux qui jouent du pipeau et dans le sujet qui nous concerne aujourd’hui, il y en a. Nous ne sommes même pas très loin du joueur de flûte de Hamelin et nous serions tous des rats prêts à le suivre. C’est vraiment pitoyable. Parce que le coup des onze millions, je l’ai vraiment en travers.

Et s’il y a un magazine dans lequel j’ai réussi à lire quelque chose à ce propos, c’est dans Télérama, le numéro 3319 du 21 août. Et ce n’est même pas un journaliste qui écrit un article sur ces onze millions, non, c’est un dénommé MB de Nancy, publié dans le courrier des lecteurs. Enfin, une voix qui s’élève dans le brouhaha des medias et des politiques qui sert de berceuse au peuple, aux citoyens et aux contribuables. Et ce n’est pas qu’une question de migraine, si je parle de ça, ce soir, c’est vraiment parce que ça me contrarie. Non, ça me révolte et ça ne soulage pas mon mal de tête, non.

« Que l’on puisse déduire de ses impôts ce que l’on donne à son parti politique pour la bonne marche de son fonctionnement, OK. Mais dans le cas de l’U.M.P. et de son Sarkothon, la quête est destinée à rembourser des sommes indûment perçues par le candidat, qui n’a pas respecté la loi, ce qui n’est pas tout à fait la même chose ; et finalement le contribuable va payer les deux tiers des sommes que le fraudeur doit rembourser. Est-ce juste ? »

Évidemment que non, que ce n’est pas juste. Ou alors, si on peut frauder et se faire faire des dons qui sont déductibles des impôts, moi, je vais tricher dans la fin du remboursement de l’emprunt immobilier que j’ai souscrit en novembre 2001, il me reste deux ans que je ne vais pas solder et quand on me demandera de m’acquitter de ma dette, je ferai un appel aux dons qui couvriront mon passif et les donateurs pourront le déduire de leurs impôts et ainsi, ce sera juste. Je sais, c’est complètement démago de parler comme ça mais pas plus que ce que font les journalistes.

Et puisqu’on est dans la récrimination, pourquoi ose-t-on faire un tel appel aux dons pour combler un déficit dû à ce qui s’apparente à une fraude et qu’on passe sous silence les besoins d’argent pour la recherche médicale ? Je sais que ce soir, ce n’est pas mon soir, je ne suis pas en forme, un coup de mou depuis cette nuit mais c’est comme ça. Et suite à l’excellente mini-série diffusée hier soir sur France 2, « L’attaque », je ne rêve que d’une chose, à cet instant, c’est qu’un pirate informatique détourne ces presque onze millions et en fasse don à des associations caritatives. Des vraies. Je dis ça, je dis rien.