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21 août 2013

t'es nord, t'es baissé

À la station Séville, la rame démarre et elle m’emporte vers une destination que je découvrirai tout à l’heure. Pour l’instant, je suis installé, contre une vitre et je suis content car il n’y a pas beaucoup de monde dans ce tram. Et il fait encore nuit et il fait même un peu frais mais ce n’est pas si désagréable que cela. Il me semble bien avoir aperçu le comte Almaviva, tout à l’heure, en train de prendre le café du matin avec son barbier, son cher Figaro, je ne sais pas encore où il en est avec Rosina, on parle de mariage mais tout n’est pas si simple. Je le saurai en temps voulu, de tout façon.

Il y a bien cinq minutes que nous avons démarré, j’ai cru reconnaître Rodolfo dans la cabine de conduite du tram. Ça me rassure, je le connais de vue, il est marié avec une très jolie femme dont je ne connais que le petit nom qu’il lui donne, Mimi, ils habitent sous les toits, au-dessus de chez moi. Et là, alors que je viens de me plonger dans la lecture du livre que j’ai emporté, je lève la tête et je vois que nous venons de traverser la station Venise. C’est curieux, il me vient à l’esprit qu’on dit souvent « voir Naples et mourir » mais « Mort à Venise », je me dis que ce n’est pas mal non plus.

Tiens, à la station Alger, il y a souvent beaucoup d’italiens qui montent et qui descendent, je me suis souvent demandé pourquoi. Est-ce qu’à Alger, il y a un quartier italien ? Il faudra que je demande à Figaro s’il connaît la réponse à cette question. Ou à Lucia. Mais Lucia, je crois qu’elle ne va pas très bien du tout. Surtout depuis que son amie Violetta est décédée. Quelle misère, toutes ces jolies femmes qui meurent dans des souffrances terribles, celles de l’amour. Ça me donne un peu le bourdon et je préfère ne plus y penser et me replonger dans la lecture de mon livre.

À la station Bagdad, je sais qu’il y a un barbier, là aussi mais il est nettement moins réputé que celui de la station Séville. À Bagdad, je n’y descends jamais mais à Séville, oui. J’y ai quelques amis dont Carmen, la sauvage mais moi, elle m’aime bien car je ne suis pas une proie pour elle. J’aime descendre chez Lillas Pastia et j’aime écouter les zingarella et quand elles se mettent à danser, j’oublie tous mes soucis, c’est comme si j’étais là-bas, en Espagne. À Bagdad, éventuellement, il m’est arrivé d’y prendre un café, un simple café. Mais sans plus. Peut-être ce coin mériterait-il que je m’y arrête vraiment, un jour…

J’arrive à mon terminus. Windsor et à mon travail, je vais retrouver mes collègues et surtout, mes copines qui adorent papoter en fumant leur cigarette dehors et ça jacasse, ça jacasse. Elles me soulent, parfois mais elles sont joyeuses, mes commères alors, parfois, j’avoue que je prends cinq minutes pour en profiter, moi aussi. Quoiqu’il en soit, je préfère nettement travailler avec mon binôme, le jeune Werther, avec lui, tout est simple et si nous rions beaucoup, parfois, nous travaillons aussi beaucoup et c’est toujours un plaisir. En tout cas, merci au traminot de ce matin d’avoir écouté de l’opéra dans sa cabine. C’était un plaisir.

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Commentaires
D
jeu génial!<br /> <br /> que gagne-t-on si l'on donne les différents titres des oeuvres évoquées?<br /> <br /> un tour en tram, en train ou on s'......
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