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23 juin 2013

fête de la vraie musique

Je l’ai déjà dit en son temps, à plusieurs reprises et c’est bien de constater que non seulement je pense toujours la même chose mais que, en plus, j’ai moins l’impression d’être le seul à penser ça. Alors, je ne vais pas y aller par quatre chemins : je déteste la fête de la musique. Je la déteste tellement que je ne lui accorde même pas les majuscules auxquelles elle a le droit car pour moi, une majuscule, c’est plus qu’un début de phrase, c’est quelque chose qui se respecte. Alors que la fête de la musique, ça ne respecte rien : ni son nom, ni l’art représenté par Euterpe, ni les gens qui ne veulent pas participer à cette débauche orgiaque et ni les villes. 

Je me souviens, le pire, pour moi, ce fut l’an passé. En 2012, il faisait très beau parce que, cette année-là, la fête de la musique coïncidait avec le premier jour de l’été et c’était un temps où il pouvait encore faire beau au début de l’été. Et forcément, comme il faisait beau et chaud, les gens avaient encore plus soif que d’habitude. Soif d’alcool et soif de bruit et soif de fureur. Rien à voir avec Apollinaire et rien à voir non plus avec Faulkner. Non. Plutôt fête de la bière qu’Apollinaire et Faulkner. Ou Mahler et Bruckner. Pour rester dans le ton juste. 

Donc, l’an passé, nous nous étions reclus chez nous, fermant fenêtres et volets comme en temps de guerre, pour ne pas entendre les outrages à la ville et à nos nerfs. Pour ne pas subir ces cohortes de faiseurs de bruit et de voyeurs sourds. Malgré ça, nous entendions rugir ces féroces soldats et nous avions dû faire contre mauvaise fortune bon cœur en allant dormir du mieux qu’on le pouvait. Et moi, le lendemain matin, je me suis levé à 4h30, comme chaque matin, pour aller travailler. Et j’avais été sidéré par l’allure de mon quartier. 

Y avait-il eu un tsunami pendant la nuit ? Un tsunami de conneries, oui. Y avait-il eu un bombardement terroriste ? Oui, un attentat aux bonnes mœurs et au civisme, oui. Les trottoirs, les rues, les voies et la station du tram, tout était jonché de débris de verres, de gens imbibés marchant par la force de leur taux d’alcoolémie, d’agressivité et j’en avais eu le kiki serré de voir tout ça. Comme si la ville n’était qu’une immense flaque de vomi avec des tessons de verre. Comment avait-on pu faire ça ? Et j’ai pris mon tram au milieu de ces noctambules saouls et je m’étais fait tout petit, anormal que j’étais alors devenu parmi eux. 

La fête de la musique, c’est le droit à l’abrutissement des masses par les medias et un état et ça ne ressemble à rien qu’à une immense beuverie décadente ou tout le monde pense avoir un passe officiel pour se pinter la gueule en écoutant du bruit à fond les sonos. En mangeant des merguez comme au camping une étoile coincé entre une autoroute, une voie ferrée et un aéroport. Tout est permis même le pire. Quelle hypocrisie ! Appelons ça la fête de la beuverie. Mais pas la fête de la musique. D’ailleurs, aux zombies qui viennent à la fête de la musique, demandez-leur s’ils connaissent Faulkner et Apollinaire, Bruckner et Mahler. Et Meyerbeer. Vous le saurez en voyant leur tête. 

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Commentaires
L
ils connaissent plutot Dutilleux, Henze ,Leoncavallo and co....
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