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19 juin 2013

un pavé inconnu dans la mare

Parfois, vous êtes dedans sans même vous en être rendu compte. C’est un peu ce qui s’est passé pour moi hier après-midi, dans la salle 4 de l’Utopia. J’y suis allé parce que c’était le bon moment, le bon endroit et le bon état d’esprit pour. Parce que pour y aller, il faut avoir envie. Sinon, ce n’est pas la peine. C’est comme pour tout. Et là, j’avais envie. J’avais aussi envie de ne rien faire, voire de ne pas sortir mais la curiosité étant souvent la plus forte, chez moi, j’ai succombé à cette pulsion de ne pas m’en priver. Et puis ma foi, le quotidien aura son heure, à chaque jour suffisant sa peine, j’aurai bien le temps de faire quelques courses alimentaires après. 

J’y suis arrivé en avance, dans les premiers. J’ai même été un peu surpris de voir quelques dames bien mises. D’autres têtes pas forcément connues mais pour autant, on aurait, j’aurais pu les connaître tant elles semblaient familières. Intégrées au lieu et à l’instant. Comme une évidence. Pas forcément, pas du tout envie de leur parler, de les voir ou de les subir mais là encore, on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a. Et j’ai fait contre mauvaise fortune bon cœur en attendant le président et le patron. Je fais partie de leur staff et entre autres, je suis chargé de leur réserver le meilleur accueil quand ce n’est pas gagné que ce soit le cas. J’attends pour eux. Je les attends. À la limite, j’aime bien ça. 

Ensuite, ceux du rendez-vous sont arrivés. Ils sont venus, ils sont tous là. Encore une évidence mais cette fois-ci, je n’étais pas dedans, j’étais devant. Tout en étant dedans car je m’y croyais. Parfois, ça m’a fait plaisir car ça m’a rappelé quelques nombreux souvenirs. D’autres fois, j’étais mal à l’aise car je me disais : « ça pourrait être moi » car j’ai été comme ça, moi aussi et l’animal qui s’est un peu ensommeillé en moi n’a pas su s’il devait plutôt s’en réjouir ou s’en offusquer. J’ai même été un peu choqué qu’on puisse montrer ça à des gens naturellement pas conviés mais qui ont vu de la lumière et sont venus voir. 

Venir voir. Prendre un verre, un contact. Un verre de contact. Un serre-main. J’en pince pour vous Monseigneur, je vous en prie, pas de salamalecs entre nous, nous ne sommes pas dans un salon de thé. Thé d’accord pour venir boire le calice jusqu’à la lie ? Toute honte bue, pas toujours d’ailleurs. Pas toujours. Parfois même, un goût comme âcre dans la bouche. Une espèce d’amertume en forme de regrets. Ou de remords. Jusqu’au prochain coup. Un coup dans l’eau. Un coup d’épée dans l’eau. Celle de Damoclès en permanence qui vous montre du doigt. La chair est faible hélas, écrivait l’autre Stéphane mais moi,  je ne suis pas comme lui, je n’ai pas lu tous les livres. 

Pas de musique. Pas de tralala. Pas de nana. Une espèce de désert de galets plutôt clairs. Comme les golfs. Et de l’eau. Un beau décor. Et des corps. En corps des corps. En corps et encore. Extérieur nuit. Une claque dans la gueule pour se réveiller d’un rêve dont on sait qu’il n’est pas mauvais comme un cauchemar mais il n’est pas bon non plus car où est l’amour dans tout ça ? Où sont les sentiments, où se niche l’humanité ? Pas dans le creux poplité, ni dans une aisselle offerte et encore moins dans un entregent qui reste en soi chacun pour soi. J’espère que F. s’en sortira, lui. J’avoue que j’ai du mal à écrire son prénom. Comprenne qui pourra.

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Commentaires
L
le prénom n'est pas écrit, on le devine, on le connait.<br /> <br /> moultes bravos pour ce texte, tout est magnifiquement suggéré, presque dit, plus qu'effleuré<br /> <br /> voluptueux et envoutant, semblable à un embarquement pour Cythére.<br /> <br /> <br /> <br /> discrètes mais profondes félicitations.<br /> <br /> one of the best for me.<br /> <br /> Come on.
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